Sorti sur nos écrans il y a deux semaines, The Good Criminal présente à nouveau l’exercice préféré de Liam Neeson : celui de jouer un personnage au passé ténébreux qui va casser des tronches à ceux qui lui cherchent des noises. Surprise, cette nouvelle variation étonne par la bienveillance immédiate qui se dégage de ce nouvel avatar Neesonien. Parfait pour un film du dimanche !
“I will find you and I will kill you”. Ces quelques mots, déclarés alors par le personnage de Bryan Mills dans le premier film de la franchise Taken, furent à peine prononcés qu’ils ont déjà confirmé ce que deviendrait ensuite Liam Neeson au cinéma. Cet acteur sanguin, un peu bougonnant, qui n’hésite pas à déverser sa rage à grands renforts de coups de poings. Bien sûr, on l’a vu s’essayer à d’autres registres ; la comédie à deux reprises chez Seth McFarlane, des escalades dans le cinéma d’auteur avec Martin Scorsese, Steve McQueen ou bien les frères Coen. Mais Liam Neeson, grâce à Europa Corp ainsi qu’à Jaume Collet-Serra, c’est devenu l’homme sur qui tous les malheurs tombent et surtout, celui qui va devoir s’en sortir avec tatanes et flingues comme seuls outils de défense. Pourtant, il ne faut pas croire que c’est un même exercice qui se répète indéfiniment, The Good Criminal de Mark Williams en est la preuve.
L’histoire est toute simple : un ancien cambrioleur des banques recherché (Neeson,donc), va décider de tout quitter pour mener une vie honnête avec sa compagne (Kate Walsh). Alors sur le point de se rendre, après négociations, deux flics corrompus (Jeffrey Donovan et Jai Courtney) capotent le plan pour s’emparer de l’argent volé et mettre un crime sur le dos du criminel rédempteur. Et pour Liam Neeson, la quête d’innocence doit forcément rimer avec violence. Sur un plan scénaristique, The Good Criminal ne va pas chercher plus loin. Et c’est en cela qu’il est très appréciable.
Loin des thrillers high-concepts (parfois réussis, parfois casse-gueules) des films de Collet-Serra ; et loin des montages illisibles des productions EuropaCorp, The Good Criminal séduit dans sa manière d’être purement concret. Dès les premières minutes, les personnages arrivent à être présentés dans leurs archétypes ; pour au final partir vers des zones de nuances qui rendent le tout plus palpitant. Le meilleur exemple étant la scène où Neeson révèle (on en dit pas plus, c’est au début de film donc pas de panique) pourquoi il s’est mis à commettre ces crimes. Dans son format minimaliste, le film rappelle à une autre production distribué par Metropolitan FilmExport sorti cette année, à savoir Manhattan Lockdown. Course-poursuite effrénée pour une quête explosive de la vérité, les deux films ont su comment déployer leurs arcs narratifs avec lisibilité tout en les emballant par des scènes d’actions palpitantes.
On pourrait croire que l’exercice deviendrait lassant pour Neeson. Mais entre ce film et l’exercice à l’humour noir qu’était Sang-Froid, on se rend compte que le comédien peut encore montrer d’autres facettes de cet exercice qui lui colle à la peau depuis près de 12 ans. Il se révèle ici particulièrement sympathique à l’image, un peu comme si son personnage de Love Actually se mettait au combat. On ajoute à ça des seconds rôles qu’on aime retrouver dans ce genre de productions, pour le meilleur (Robert Patrick) et le pire (Jai Courtney) et on a une production qui régale par sa simplicité.
The Good Criminal est tout ce que vous pouvez attendre d’un film du dimanche soir agréable et parfait pour décompresser. Une série B solide, efficace et sans aucun temps mort.