En Grèce, Nikitas, un homme vivant dans sa forêt refuse de vendre ses terres à une exploitation minière et voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de son fils. Un drame familial à la croisée des tragédies familiales de James Gray et l’ancrage politique des films de Andrei Zviaguintsev.
Contre toute attente, Digger nous surprend agréablement par la part accordé aux codes du Western. De sorte à ce qu’ils soient détournés, ces éléments codifiés du genre s’implantent splendidement au coeur de la forêt grecque. Sans imposer une imagerie purement américaine, Digger part d’une histoire que l’on connaît : un homme, seul face à une industrie qui veut dévorer ses terres. L’éternel récit à la David contre Golliath qui démarre le récit que souhaite raconter le réalisateur Georgis Grigorakis. Pourtant, plus l’on creuse, plus Digger émeut par sa dimension familiale.
Car avant d’exposer toute sa dimension sociale, Digger naît d’une rencontre inattendue pour le protagoniste principal que nous suivons : la venue de son fils, qui réclame la moitié du terrain occupé par son père suite à l’héritage laissé par sa mère. Petit à petit, l’affrontement entêté de cet homme devient plus intime. D’un combat contre un géant industriel, on passe subitement à une relation tendue entre un père et son fils. Mais en prenant soin de s’attarder sur chaque personnage, le film évite les écueils de l’affrontement austère qui mène au déchirement d’une famille. Au contraire, il développe peu à peu le lien qui se crée entre deux personnages qui refusaient au départ de s’entendre. Ce qui donne au film un certain attache à la fin du visionnage sur ce plan.
Digger surprend donc par ce qu’il raconte : une ouverture vers d’autres horizons dans un milieu pourtant vaste mais fermé. Un drame familial étonnant qui mérite le coup d’oeil.
Digger; Réalisé par Georgis Grigorakis. Avec Vangelis Mourikis, Argyris Pandazaras et Sofia Kokkali. Durée : 1h41.