En mars dernier, nous vous avions prévenu que Zack Snyder allait revenir pour un autre projet. Ce jour est arrivé puisque vendredi dernier est sorti sur Netflix Army of the Dead, nouvelle incursion du réalisateur dans le monde des morts-vivants. Un blockbuster qui intéresse plus pour sa dimension émotionnelle que son écriture.
Comment le dire… Si vous faites parti de ceux qui ont pu voir Peninsula, la suite/spin-off du Dernier Train pour Busan sorti avant que les salles de cinéma ferment en octobre dernier, vous ne serez guère surpris par le postulat de Army of The Dead. Après qu’un virus a transformé de manière apocalyptique la population de Las Vegas en zombies, des outsiders ayant vécus la tragédie sont appelés pour retourner au lieu du traumatisme afin de dérober une forte somme d’argent à l’intérieur d’un casino. Bien sûr, trahisons, moments de bravoures héroïques et poursuites seront donc au rendez-vous de ce second voyage chez les morts-vivants par Zack Snyder, près de vingt ans après son remake du Zombie de Romero.
Et si les deux films se ressemblent dans leur postulat, il ne faut pas oublier que nous sommes devant un film de Zack Snyder. Un film qui, loin du sérieux de la noirceur de ses escapades chez D.C Comics, part tout de même du principe qu’une apocalypse zombie est causée par un accident de voiture provoqué par une relation sexuelle (oui, le film est aussi très cringe par moments). Cette scène d’introduction, suivie d’un générique où le Viva Las Vegas d’Elvis est repris pour accompagner l’origin-story de nos héros du jour, aspire à suivre un ton particulièrement débridé. Quitte à se demander si on aurait pas là une tentative d’imiter Michael Bay, allant jusqu’à nous rappeler les bras cassés censés sauver la Terre d’une météorite dans Armageddon. Mais malgré cela, on se plaît à suivre cette troupe qui s’apprête à cambrioler un casino tout en affrontant des zombies. Car Snyder y ajoute quelque chose que l’on avait pas vu depuis longtemps dans son cinéma : de l’humanité.
Quelque chose de cocasse pour un film de zombies mais les personnages de Army of the dead nous paraît immédiatement attachants. Que ce soit dans leurs clichés (la pilote d’hélicoptère bad-ass jouée par Tig Notarro, les jeunes tueurs de zombies intrépides et biberonnés aux smartphones) ou dans la part cathartique que Snyder laisse en eux. Car le film est aussi celui d’un artiste endeuillé par la disparition de sa fille, qu’il transcrit à l’image à travers une relation père/fille poignante incarnée par Dave Bautista et Ella Purnell. C’est d’ailleurs à partir du moment où cette relation entre réellement en jeu que le film atteint curieusement une noirceur inattendue et en tire des moments émouvants rarement vus chez le cinéaste. Et cela suffit amplement à excuser certains défauts tels qu’une réalisation constamment floue à l’arrière-plan et certaines touches de sérieux confondues avec de la naïveté (notamment une reprise dark de Zombies de Blondie dans un film… de zombies).
Army Of The Dead est un drôle de film où le surplus de défauts s’allie bien aux qualités qu’il gonfle à bloc et offre un divertissement efficace pour le samedi soir sans rien s’attendre en plus. Débarrassé de la licence DC, Snyder se fait enfin plaisir derrière à la caméra avec les qualités et les failles que l’on connaît de lui.
Army of the Dead. Réalisé par Zack Snyder. Avec Dave Bautista, Ella Purnell et Omari Hardwick. Durée : 2h28.