Premier choc ressenti lors de ce retour en salles : Slalom, le premier long-métrage de Charlène Favier, qui nous confronte au fléau de l’emprise au sein du milieu sportif. Un film puissant, mené par l’impressionnant face à face entre Noée Abita et Jérémie Renier.
Le terme de “choc”, exprimé dans ce chapeau introductif, renvoie immédiatement au terme du ressenti. Ressentir quelque chose de troublant, de violent. Le parti-pris de Charlène Favier pour raconter l’histoire de Lyz, ambitieuse et jeune skieuse sous l’emprise d’un entraîneur abusif, est de nous plonger dans ce choc par une mise-en-scène exclusivement basée sur le ressenti.
Des sensations presque exprimées à l’écran tel un film d’épouvante. Par certains traits, il ramène à la monstruosité de John DuPont racontée par Bennett Miller dans Foxcatcher. Pour son environnement glacial mais surtout l’impact provoqué par l’emprise toxique d’un entraîneur sur sa recrue. Le but de Lyz ne sera plus seulement d’exceller sportivement, sensation compétitive montrée à travers d’impressionnantes scènes de ski, mais de se débarrasser des liens tissés avec un boogeyman montré dans tout ce qu’il a de plus humain.
Ne souhaitant pas opter pour une mise-en-scène qui juge, le film montre simplement aux spectateurs les clés pour comprendre comment de tels actes peuvent se produire dans ce milieu et comment cela affecte les victimes. Ce qui permet à Noée Abitaa et Jérémie Renier de nous sidérer en livrant des performances complexes comme il a été rarement vu dernièrement au cinéma.
Implacable dans son parti-pris de révéler par l’image et une confiance hallucinante laissée aux comédiens, Slalom est un premier film impressionnant qui renforce la capacité du cinéma à nous confronter frontalement à des sujets de sociétés.
Slalom. Réalisé par Charlène Favier. Avec Noée Abita et Jérémie Renier. Durée : 1h32.